Je ne rajeunis pas et je penche davantage vers la gauche, à force de m'asseoir sur mon portefeuille, fesse droite, depuis trente ans.
La bibliothécaire s'est émue de me voir farfouiller comme un mongolien dans cette paperasse pour renouveler un emprunt, et a entrepris de m'aider à généreux jets de commentaires.
C'est ainsi que j'ai réalisé, en faisant l'inventaire, que je traînais toujours non pas une mais deux photos de Sophie...
On a dit qu'écrire ressemble fort à l'enfantement (la graine plantée en sol fertile, la gestation, l'accouchement dans la douleur, l'euphorie, la dépression qui suit), ce qui n'est au fond pas faux.
Mais c'est aussi, peut-être davantage, tout simplement comme faire l'amour. Parfois, votre sujet et vous n'avez vraiment l'envie que d'un quickie sur le coin du bureau, parfois encore la situation et l'humeur se prêtent à de longs préliminaires, puis vous pénétrez votre ouvrage et en faites bien le tour, et il arrive qu'une fois cela fini et consommé, vous ayez le goût de garder le texte pour vous tout seul, au chaud, tout près de la peau, longtemps.
Michelle Bédard m'envoie un truc vraiment touchant, vraiment troublant, si vous filez un coton mélancolique...
Te rappelles-tu quand t'étais « Game » ?? C'était avant l'Internet, avant les PC, le Mac, avant le SuperNintendo. Avant le techno et les sorties dans les bars! Je parle des bouquets de pissenlits, du bonhomme sept-heure et tout c'quon pouvait croire à son sujet si nous étions pas coucher a7h00! Je parle du magasin du coin, dans le temps où un jujube coûtait 1¢ et qu'on réussissait toujours a en mettre plus !!! Du ballon-chasseur dans la cours d'école, des cerceaux, des lèvres de cire rouges, d'un million de piqûres de maringouins après une soirée passée à courir dans les champs.. : ) Des mitaines mouillées, des combats d'oreillers, de superman le roi des bananes, des pupitres que nous devions laver à la fin de l'année, de la voix de ta mère lorsque ton oreille était contre sa poitrine et des effluves de parfums à travers les manteaux des « Matantes » en visite! Je parle de quand « prendre de la drogue » voulait dire croquer une aspirine rose, de quand nous faisions semblant de fumer avec nos cigarettes Popeye : ) De quand le coin de la rue semblait loin et le centre de la ville semblait le bout du monde..! De quand un 25¢ était un allocation raisonnable et un 1$.. un M-I-R-A-C-L-E !! Je parle de quand les filles n'embrasseraient pas * avant la fin du secondaire *, de quand n'importe qu'elle scène d'amour c'était arkkk! De quand on attendait que les parents soient couchés pour écouter Bleu-Nuit en cachette haha! De quand un parent pouvait discipliner m'importe quel enfant ou de lui demander de porter les sacs d'épicerie qui pour nous était un amusement a défaire! Je parle de quand on se baignait assez longtemps pour avoir les doigts plissés et les lèvres totalement bleues, de quand les décisions étaient prise en faisant « La p'tite vache a mal aux pattes.. tiront la par la queue » De quand la pire chose que l'on pouvait attraper du sexe opposé était la picote, de quand se faire pogner avec une arme voulait dire.. se faire pogner avec un tire-pois. Je parle du temps où on regardait les dessins animés a partir de 6h00 le samedi matin, d'écouter 15 fois la même émission de Passe-Partout qui passe en reprise, de jouer a la cachette au crépuscule les soirs d'été.. d'acheter des bonbons avec des bouteilles vides, de veiller sur le balcon en pyjama après avoir pris notre bain, de courir a travers l'arrosoirs même si l'eau était glacée.. de construire des forts dans des bancs de neige, de marcher jusqu'à l'école quelque soit la température, de sauter sur le lit et de tourner sur soi-même jusqu'à devenir étourdit.. :) De manger de la poudre de Kool-Aid dans des pailles en papier et d'avoir la langue verte. C'était quand la pire humiliation était d'être pris(e) le dernier dans une équipe à l'école, quand les balounes d'eau signifiait « armes ultimes », quand les cartes de joueurs de hockey était un outil d'échange redoutable, quand les catalogues Sears faisaient offices de magasins, quand les éraflures étaient guérit par un « bec et bobo » . Si tu peux te rappeler de tout ca, c'est que tu es probablement d'accord pour dire qu'on a eu du beau temps quand on étaient enfants! Passe cela à tout ceux qui ont besoin de s'échapper un peu de leur vie « d'adultes » T'ES PAS GAME T'ES PAS GAME T'ES PAS GAME T'ES PAS GAME T'ES PAS GAME
Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif: Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues; La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues, S'étalait à sa proue, au soleil excessif.
Mais il vint une nuit frapper le grand écueil Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène, Et le naufrage horrible inclina sa carène Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.
Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes Révélaient des trésors que les marins profanes, Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.
Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ? Qu'est devenu mon coeur, navire déserté? Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve!
Quand un lecteur, dans l'existence matérielle, ce qui s'appelle la vraie vie, quand il rencontre un des personnages qui peuplent mes livres, sa surprise et son trouble font plaisir à voir...
CGDR n'est pas une fiction (s'il n'existait pas, il faudrait l'inventer): à preuve, il nous offre Les Fées en baladodiffusion, première piste sur l'album auto-édité Christian Gilles DesRochers.
Je viens de lui monter de la soupe au navet et il m'a donné une pointe de son gâteau d'anniversaire en échange: le jeune loup a cinquante-neuf ans aujourd'hui.
Voici le texte que Victor-Lévy Beaulieu a lu lors de la conférence de presse de ce matin:
Pourquoi j’adhère au Parti indépendantiste par Victor-Lévy Beaulieu
« J’aurais préféré écrire des œuvres qui n’aient pas de caractère politique… J’en ai souffert et j’ai souhaité que mes cadets, plus tard, n’aient pas à avoir ces préoccupations… Dans un pays normal, je n’aurais pas eu à faire ça et j’aurais pu faire une œuvre désintéressée, comme il s’en fait dans tous les pays qui ne sont pas menacés, alors que toute cette lutte, finalement, s’est emparée de mon œuvre et en a formé la substance. » Jacques Ferron
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Il y a deux mois, j’ai exprimé avec humeur et humour noir tout le désarroi qui m’habitait en tant qu’écrivain et citoyen québécois par-devers nos partis politiques et, plus particulièrement, par-devers le Parti québécois qui a renoncé à faire de l’indépendance l’idée fondamentale de son action.
J’ai alors dit que je me sentais orphelin, et plus qu’orphelin, en plein désarroi. Je suis un homme de passion et je ne pouvais concevoir que des politiciens, uniquement pour des raisons électoralistes, tournent le dos au seul projet collectif qui rallie une majorité de la population : la souveraineté du Québec. J’ai éprouvé l’affreux sentiment d’avoir été trahi, d’avoir, depuis l’âge de quinze ans, œuvré inutilement par l’action et par l’écriture pour une cause et de me retrouver brutalement à devoir en faire le deuil.
Ce deuil, je l’ai fait, et ça m’a pris six semaines pour m’en libérer. Les trois cents messages qui me sont parvenus, écrits en majorité par des jeunes, m’ont beaucoup aidé à passer au travers. Dans l’un d’entre eux, un adolescent m’a rappelé ces mots importants que Jacques Parizeau a dits le soir du référendum volé de 1995 :
« Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Eh bien, on retrousse ses manches et on recommence. »
Mais recommencer comment et avec qui ? me suis-je demandé.
Avec le Parti québécois qui n’est plus indépendantiste et ne le sera plus jamais ? Croire le contraire, ça serait penser qu’on puisse doper à mort une vieille picouille et espérer naïvement lui faire gagner le derby du Kentucky !
Avec l’Action démocratique du Québec ? En mars 2007, j’ai appuyé Mario Dumont pour deux raisons. Le Parti québécois avait besoin d’une bonne leçon de choses et j’espérais qu’après l’avoir reçue, il se retrousserait les manches et recommencerait le combat pour nous mener à l’indépendance. L’autre raison que j’avais d’appuyer l’ADQ, c’était par solidarité pour ces petites gens qui en faisaient partie et que la bourgeoisie québécoise méprisait profondément. Un an après les élections, j’ai toujours du respect pour les députés de l’ADQ qui ont dû faire le difficile apprentissage du parlementarisme.
Je dois toutefois ajouter que Mario Dumont m’a amèrement déçu depuis qu’il est le chef de l’Opposition officielle. Que sont devenus les idéaux pour lesquels il disait se battre durant la campagne électorale, notre identité nationale, notre culture, notre langue, notre espace social ? Tout cela a fondu comme neige au soleil, il n’en reste déjà plus que de lamentables débris.
Mais pour moi, il y a bien pire encore. Que Mario Dumont, après même pas un an dans l’exercice du pouvoir, ait accepté de recevoir sous la table 50 000$ par année de son parti et qu’il n’ait pas voulu rendre public le contenu de l’entente, dont personne à l’ADQ n’avait entendu parler, est honteux, scandaleux, inacceptable et méprisant par-devers toutes ces petites gens qui ont puisé dans leur bas de laine pour qu’il devienne chef de l’Opposition officielle. Que Mario Dumont s’entende avec Jean Charest sur le sujet comme s’ils étaient deux larrons en foire, c’est démontrer qu’on est en politique pour se servir d’abord en s’en mettant plein les poches. Je n’ai plus beaucoup de respect pour Mario Dumont : on ne peut pas en avoir pour quelqu’un qui laisse son être identitaire au vestiaire parce qu’il rêve de devenir un parvenu ! On a donné suffisamment avec Brian Mulroney, avec Jean Chrétien, on donne encore avec Pauline Marois sous la couverture de Claude Blanchet. Trop, c’est trop ! Et trop, c’est assez !
L’écrivain passionné et le citoyen indépendantiste que je suis repose donc la question : mais comment recommencer et avec qui ?
Il m’apparaît aujourd’hui qu’il n’y a que le Parti indépendantiste qui réponde à ce qui fait brûler l’écrivain passionné et le citoyen indépendantiste que je suis.
Pourquoi le Parti indépendantiste ?
Parce que, justement, il est indépendantiste : un vote pour le Parti indépendantiste est un vote pour l’indépendance du Québec, pas pour une futile conversation nationale ou une nouvelle saison des idées ou la simple gérance d’un gouvernement provincial.
Parce que le Parti indépendantiste prône la langue française comme seule langue officielle du Québec, au travail comme partout ailleurs, pas le bilinguisme dévergondé à la Pauline Marois, pas le multilinguisme hypocrite à la Jean Charest, pas le je n’en sais encore rien de Mario Dumont.
Parce que le Parti indépendantiste est social-démocrate et que je crois à la social-démocratie, c’est-à-dire au partage équitable de la richesse qui, seul, peut mettre fin aux privilèges que notre bourgeoisie nationale s’est accordé au détriment du peuple.
Voilà pourquoi j’adhère aujourd’hui au Parti indépendantiste.
Même pour écrire, j’ai besoin de solidarité et de fraternité, j’ai besoin d’aimer, j’ai besoin que se réalise notre grand projet national, et j’ai besoin d’y participer par mes mots et par l’action que j’ai toujours mise dans les mots que j’ai écrits.
Aussi, plutôt que de brûler les livres que j’ai fait publier, je les offre à titre gracieux au Parti indépendantiste qui pourra s’en servir comme bon lui semble dans ses actions de financement.
J’annonce également aujourd’hui que je me porterai candidat du Parti indépendantiste aux prochaines élections québécoises dans le comté de Rivière-du-Loup/Les Basques, donc celui de Mario Dumont. Je m’engage à y faire au nom de l’indépendance une lutte originale en son fond et en son contenu, mais une lutte sans merci !
J’encourage toutes celles et tous ceux qui croient à l’indépendance du Québec à adhérer au Parti indépendantiste.
Aussi, je fais aux membres du Bloc québécois, à ses députés et à mon ami Gilles Duceppe, la prière (car c’en est une) suivante : ne croyez-vous pas qu’il serait grand temps de rentrer à la maison pour y faire avec nous l’indépendance, pas juste en paroles et à Ottawa, mais en action et chez nous ?
Oui, se retrousser les manches et recommencer ! Pas parce que c’est facile, mais parce que c’est difficile, comme l’a affirmé un jour John Kennedy de la conquête de la Lune. Le rêve américain est devenu réalité parce que des femmes et des hommes y croyaient, y croyaient simplement, mais y croyaient vraiment. Faisons de même et nous allons la conquérir notre Lune québécoise !
Pour terminer, ceci encore : je me mets de nouveau à l’écriture et je compte bien, dans ce roman que j’entreprends, écrire comme si je le faisais pour la première fois, en toute joyeuseté comme ce Québec français, pacifiste, accueillant et indépendant dans lequel nous finirons tous par vivre. Enfin, la fraternité, l’égalité et la liberté !
Aimer, c’est agir, a dit Victor Hugo. Alors, j’aime et j’agis. Alors, aimons et agissons !
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Blue
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