30.6.03

Le lundi, toutes les questions laissées en suspens au début du week-end reviennent en force. Le christianisme est-il vraiment une religion monothéiste? Mes antibiotiques seraient-ils des placebos?
Week-end furieux. Fun noir avec Guig Vigneault, Mario, Eric, Marie-Sissi et Claude, tourne tourne le manège, et puis j'ai rédigé une circulaire calculée pour choquer les honnêtes gens, et depuis on s'en désabonne à toute vitesse.



Il mouille, il mouille, bergère...

26.6.03

Les ventes vont bien. Ma dent aussi. On devrait réimprimer sous peu et j'ai mangé un steak de bison sans hurler comme un loup.
Blogger a changé son interface. Plutôt chic. Et les archives s'affichent à mesure.



Lunch avec Turgeon. En apéritif, j'avale du smog à pleins poumons.

25.6.03

Oprah a retrouvé le temps de lire et, partant, le goût de réactiver son puissant book club mensuel. Premier titre retenu: A l'est d'Eden, de John Steinbeck, mon roman préféré. Je le relis chaque année juste pour me mettre en condition d'arriver à la dernière page et de verser une larme quand Adam Trask agonisant lève une main frêle et blanche et bénit son fils Caleb avec ce seul mot hébreu: «Timshel», «Tu peux»...



Publié en 1952, le livre s'écoule à cinquante mille exemplaires par année. L'éditeur vient cependant d'annoncer un nouveau tirage de 800 000. J'aimerais bien qu'on ressorte la mini-série des boules à mites, celle avec Timothy Bottoms.

23.6.03

Voilà! Le chemin de la santé! Steve m'a prêté les sous et j'avale des capsules oranges et noires, tout à fait les couleurs que je choisirais pour le drapeau de la république du Québec.



Tandis que je poireautais à la pharmacie, j'ai pris ma tension artérielle avec une machine automatisée. Il est clair que je vais finir par me péter une veine et branler du chef en attendant ma purée.
Dominique est venue dîner en m'apportant une 24 de la Saint-Jean. Juste le fumet des tortellini faisait pleurer mes dents. Do m'a déposée à la clinique d'urgences, qui m'a fermé au nez pour l'heure du lunch. Suis remonté chez Trait d'union, vaquer à quelques corvettes (petites corvées). Un manuscrit m'y attendait, le second, et dès les premières pages j'ai su que je tenais quelque chose. J'ai fini de le lire en patientant dans la salle d'attente du dentiste, sans prêter attention à la détestable famille de hillbillies tonitruants qui ravageait le mobilier. C'est excitant de tomber sur un texte comme ça!



Le toubib a jeté un coup d'oeil dans mon trou à tarte et s'est précipité sur son calepin pour me prescrire des antibiotiques. Reste plus qu'à trouver dix dollars ou à gober le papier.
Razzia chez Jeunesse au soleil. Maigre butin. Me propose maintenant d'aller mendier des antibiotiques chez la dentiste voisine.
Gueule d'écureuil à l'automne. Gueule de Vito Corleone. Passé la nuit à arbitrer le combat au corps-à-anticorps entre l'abcès et les globules blancs. K. O. technique pour les globules.

22.6.03

Poussé la promenade jusqu'aux nouvelles pénates de Claude. L'était pas là, mais Sarah m'a offert du Pepsi et des bleuets tandis que sa copine lui teignait des reflets dans les cheveux. Quand j'ai toussé, Noa s'est mise à pleurer.
Les cloches de l'Immaculée-Conception m'appellent à toute volée. Envies d'aller à la messe et de m'évanouir dans la touffeur et les vapeurs d'encens.

21.6.03

La tradition se perpétue. Premiers feux d'artifice de l'été au balcon de CGDR. La France en vedette. Le concierge, sa femme et leur nouvelle-née se sont présentés, tout heureux d'être invités: depuis qu'il assure la gérance du building et qu'il doit faire avaler les augmentations de loyer, Colin a l'impression qu'on ne l'aime pas. Moi, je l'adore: il m'a remplacé aujourd'hui le frigo que j'ai crevé d'un coup de couteau en dégivrant le congélateur, et pas plus tard qu'avant-hier il a réparé mon poêle. Si j'avais de la bouffe à refroidir ou à faire cuire, je serais aux petits oiseaux.



Ai dû renoncer au sucre à la crème, pour cause de dent sensible, mais autrement la soirée, passée avec des freaks et des bonnes gens et une petite néo-humaine, s'est déroulée dans la joie renouvelée de vivre à Montréal.
N'ai plus envie d'écrire ici. Ca doit paraître, depuis peu. Sinon ça ne saurait tarder. Je marquerais bien une pause. J'annoncerais bien que je m'interromps. Me distancie. J'écrirais au revoir et merci.



Seulement, ce rituel, et ces ombres là-dehors qui lisent en silence, ça vous tient par les parties tendres et ça s'accroche fort.



L'été qui commence. Quel bon moment pour faire une fin. Et pourtant, où déverserais-je le trop-plein? Comme, par exemple: hier, Eric est venu. Il a passé quelques heures à composer une lettre délicate à son frère afin de le convaincre de déménager de chez-lui. Il m'a aussi appris que mes nectarines bien-aimées sont en fait des hybrides, issus du croisement entre une pêche et une prune...



Et puis j'ai appris aussi que le bateau-théâtre l'Escale, à Saint-Marc, là où j'ai fait la plonge l'été de mes quatorze ans, présente Les belles-soeurs de Michel Tremblay. Question: est-ce le niveau du théâtre d'été qui augmente ou celui de la pièce qui baisse?



20.6.03

Ca les turlupine vraiment, les gens, de savoir si Vacuum est un journal ou un roman. Peux pas les blâmer, je suppose. Mais c'est pourtant simple: j'investis ma vie dans la cornue littéraire et je chauffe. Le résultat de cette alchimie est nécessairement transformé, donc fictif. Simple.

19.6.03

Levé à l'aube. M'extirpant du cauchemar, ai attaqué le texte pour la revue d'Yvon Boucher, celle qui change de titre, de format et de papier à chaque numéro. Miscellanées sur le meurtre: pour tuer le temps, ça s'intitule. Vais y consigner tout ce que l'assassinat m'inspire et tout ce qui m'inspire l'assassinat, d'ici à la fin août, date de tombée. Un papier qui pourrait facilement prendre les proportions d'un annuaire de téléphone.

18.6.03

Il y a là-dehors énormément plus d'enfoirés qu'un monde sain ne devrait naturellement en engendrer. Quelque chose est pourri au royaume.

17.6.03

Viens de claquer le trente millième visiteur sur ce site. Dire que tout ça a commencé du fin fond d'une déprime psychotrope. Me sentant isolé de tous, même de Kevin, et je m'étais traîné jusque chez mon fils, j'avais jeté son co-loc dehors et je m'étais assis dans un coin du foutoir pour jaser avec JC, et quand la police est arrivée, j'avais déjà décidé de me brancher sur Internet...
Retour de l'Echange, musardant sur Mont-Royal, j'ai mis le doigt sur une contradiction fondamentale de mon tempérament tourmenté. Dans ma vie de tous les jours, je m'efforce avec plus ou moins de bonheur d'appliquer la maxime Never complain, never explain, alors que mon métier exige précisément que je fasse le contraire, comme en ce moment-même. Conçoit-on d'écrire sans (se) plaindre ni (s') expliquer?
Voir Jean Charest rendre hommage à Pierre Bourgault, décédé hier à bout de tabac, me remet en mémoire la rafraîchissante et tonique honnêteté du Joker incarné par Jack Nicholson dans le Batman de Tim Burton: après avoir électrocuté (frit) un ennemi, il s'écrie: «I'm glad you're dead!» avant d'éclater d'un rire dément et d'exécuter une petite gigue.

16.6.03

Descendu chez TU pour rédiger et envoyer ma première lettre de refus. Dur, dur.



Au retour, j'ai été pris d'une méchante envie en plein parc Lafontaine. Ai trouvé les latrines publiques. Quand Claude m'a appelé pour m'offrir un article dans un nouveau magazine glacé, j'étais confortablement carré sur la porcelaine. «C'est quoi, ces bruits-là?»