15.10.09

Tyrannie de la transparence

Je modère mes commentaires. Ceux que j'adresse et ceux que je reçois. En l'essence, il s'agit de censure, je suppose.

Je suis contre la censure, je me suis battu contre et j'ai payé pour.

Cela étant, fuck it. J'ai créé ici un lieu d'échanges propice aux idées, aux émotions, à l'alliance, aux opinions et aux nuances. Il y a place aussi pour la divergence. Mais pas pour les faux-culs qui gâcheraient l'atmosphère du party: je les bloque sans scrupule aussi bien que je leur casserais la gueule sur le trottoir s'ils venaient vociférer devant ma blonde.

Surtout qu'ils ne disent pas leur nom. Sans dents, j'en conviens, c'est difficile.

10.10.09

Les Souverains

Allo Christian,
Tes paroles introduisent le rap des hommes...

Avec mes salutations:

Cordialement,


Mohamed Lotfi

9.10.09

Sexosophe, synergologue et sauçant ses sabots dans le bad seau d'acide

Je l'endure depuis des années chaque maudite fois qu'elle se plogue à la tévé pour parler de cul sans cul et de sexe sans sexe et d'expertise sans expertise, je gueule indigné dans mon Bunker mais j'écris rien qui en sorte, c'est jamais qu'une charlatane de plus parmi cent et j'ai qu'à changer de poste si chu pas content, chu pas forcé d'acheter son huile de serpent...

Mais là, ben, c'est très différent. Jocelyne Robert, écrivaine, sexo-poète, sexosophe et synergologue, se sent d'attaque pour m'attaquer, héhé... Oser me prêter des propos que je n'ai pas tenus, cibole, faut se crère arrivée.

Synergologie indeed. Langage non verbal inconscient, ben oui. And how about you kiss my fat white writer's ass?

7.10.09

Roman: merci, Mac...

Mac est malade, paraît-il. Pneumonie. Reviens ici, petit. On prendra soin de toi.

Mac publie ceci, par ailleurs, sur Roman:

5.10.09

Denis Coderre, hier

Chu malade comme un chien, le voisin se repasse Dion la voisine Céline, en boucle sur le balcon à m'en faire saigner les narines, j'entends jusqu'à ne plus rien voir; au clavier qui lui ferdinande des touches, mon esprit bande, ma mâchoire et mes doigts gris farouches annoncent ceci sans malice, innocents:

Denis Coderre veut maintenant devenir, c'est certain, et deviendra probablement Premier Ministre du Québec.

Par-delà le certain et le probable, le possible à long terme est qu'il réalise l'indépendance.

Laquelle ne viendra jamais de là par où on l'attendrait.

Flics et tics et scholastique

Le Canard y a laissé ses ailes, dans cet ignoble moulin à broyer la bonne viande, mais Danger va comprendre, on ne va pas l'y prendre...

29.9.09

Nelly n'était pas belle

Comment faut-il s'y prendre pour faire comprendre ça? Pas aux gars, ni aux filles, mais à Fortier qui s'est tuée en ne voyant pas d'issue à ça? Belle, jamais elle ne l'aurait été assez. Personne ne parle de Marie-Sissi depuis jeudi, pourtant c'est elle qui est la folle officielle, la borderline, l'auto-mutilatrice écrivaine et la blonde belle, c'est elle qui a su se survivre en souffrant cent enfers, surtout sans se chercher dans un miroir.

Nelly Arcan n'existait pas. Elle a failli exister, c'est un pari perdu dont on aurait dû la mettre au parfum de ce qu'il peut en coûter de le placer. Les écrivains, des plus modestes (je n'en nommerai aucun) aux plus narcissiques (moi pour n'en nommer qu'un) aiment à se mirer dans leurs photographies, leurs images qui s'animent en vidéo, leurs voix qui friment à la radio, les critiques de leur boulot qu'elles soient magnanimes ou psychos... Aiment à se mirer, ma foi, ce n'est peut-être pas exact, mais ne peuvent s'en empêcher, certainement ça l'est, du moins pour un temps, jusqu'à polir sa propre glace, tout l'espace qui sépare la marâtre de Blanche-Neige, deux créatures figées dans l'âge fictif qui n'est pas celui des femmes. Le miroir magique ne date pas d'hier.

Nelly n'était pas belle pour Nelly. Combien de mues, de tricheries, de chirurgies eut-il fallu pour que le monde s'en rende compte? Le regard des hommes n'avait rien à y voir, pour ma part ses seins m'impressionnaient bien mais sinon, en en détachant mon regard pour observer le sien, je voyais dans ses yeux concentrée la seule vraie beauté de ce visage, isolée, assiégée, la beauté du désir épouvantable et de la franchise abusée, ces yeux-là qui l'accusaient dans toutes ces photos qu'elle faisait pour elle-même, beaucoup trop, beaucoup trop, car elle ne posait pas pour le monde, la pub ou le plaisir de paraître, elle posait comme on pose des pièges pour se capturer soi-même.

Au corps, aux nerfs: message au coroner

Nelly Arcan n'existait pas. C'est Isabelle Fortier qui s'est supprimée. Si vous voulez savoir pourquoi, il faut commencer par le commencement, mais en gros c'est aussi fou que cela: elle ne voulait, ne pouvait pas vivre plus vieille que Marilyn Monroe.

Elle la dépassait déjà de quelques mois, quatre, et sa décision identitaire remontait à loin, si on peut appeler ça ainsi. 36 ans, maximum. “I wanna live fast, die young and leave a beautiful corpse”, dit-on, ce dicton qu'on attribue à tort à James Dean, elle y compris. James Dean, Marilyn Monroe, même bull à mythe. Me demande si ça aurait changé quelque chose, qu'elle sache. Que c'est John Derek qui prononce en premier la réplique dans Knock on Any Door, un film de 1949 avec Humphrey Bogart, tiré d'un roman de Willard Motley publié deux ans plus tôt, Motley qu'on connaîtrait bien davantage s'il n'avait eu la légèreté stratégique de naître nègre en Amérique, et que Derek dans le rôle de Pretty Boy Romano, c'est le mec qui épousa et photographia pour Playboy Ursula Andress, Linda Evans et, oui, Bo Derek. Dans le film, Bogart lui envoyait: "You look great, but kid, that's not enough". J'aurais jamais eu la cruauté dangereuse d'attirer l'attention de Nelly sur ces détails de culture populaire, elle entretenait ses propres références et ça n'aurait fait aucune différence. Marilyn, c'est de ce côté qu'il faut chercher. C'est la clef. Du paradis. De Nelly.

Nelly Fortier/Isabelle Arcan: un corps, deux morts

Personne ne semble se demander si elle a laissé un mot. Où sont les journalistes, les vrais, où est le coroner, où sont les citoyens, attendra-t-on des mois comme après Dédé pour que le Journal de Montréal nous expose un fac-similé choquant pleine page? Il l'a déjà fait en publiant la dernière chronique de Nelly en page 5 après avoir stoppé l'impression dans sa succursale 24hmontreal vendredi. Impression, je dis: le journal est sorti sans le texte. Deux heures plus tard le site internet le publiait, mais ça ne rectifie pas l'impression, et le lendemain le J de M se servait, puisque n'est-ce pas les écrits de Nelly lui appartenaient... J'espère que ses ayants droit se le feront payer, ce texte, autrement qu'en trouvant un chèque du ICI dans deux semaines dans sa boîte à malle rue Saint-Dominique quand ils trouveront la force d'aller vider son appartement, vu que les ayants droit sont généralement des proches et/ou des parents, bref des gens qui ont mal longtemps. Ceux qui lui feront de dignes et aimantes funérailles vendredi à Lac-Mégantic. Pas ceux qui se démènent pour sortir le roman qu'elle a pris la peine de finir avant de mourir ( Paradis, clef en main) juste à temps pour le mois des morts, le Salon du Livre, les achats des fêtes et, sale hasard, le 3 novembre, jour de mon anniversaire. Vendredi soir encore, la date annoncée était le 11. Vendredi midi, on annonçait qu'on publierait. Vendredi matin, on tergiversait, on parlait de consulter la famille, d'agir sans précipitation dans un souci de grâce et d'élégance et de respect sans considération de commerce... À l'heure où j'écris ceci, on négocie fébrilement avec Le Seuil, c'est certain, et on s'affole pour identifier l'héritier titulaire des droits d'auteur. Normal. Je ferais pareil. Mais pas en cachette.

Le prochain billet s'adressera au coroner, et à ceux que la chose intéresse...

Nelly, gone: qu'est-ce que le spasme de vivre...

Roman: Polanskissinger

Des avocats genevois veulent expulser Kissinger du CIO

Des organisations de droits de l'homme lui reprochent un "passé chargé de crimes".
Prix Nobel de la paix en 1974 pour avoir négocié le retrait des troupes américaines du Nord Vietnam, Henry Kissinger est de plus en plus fréquemment épinglé pour son passé politique. Hier, au trentième anniversaire du coup d'Etat de Pinochet au Chili, deux associations suisses de défense des droits de l'homme ont requis son expulsion de la commission d'éthique du Comité international olympique (CIO). Henry Kissinger, âgé de 80 ans, est membre d'honneur de cette commission depuis 2000.
"Il ne s'agit pas d'une action en justice", précise l'avocat Philip Grant, président de l'association TRIAL, dont fait aussi partie l'ancien Procureur Bernard Bertossa. "Nous avons adressé notre plainte à la commission d'éthique. Il est inacceptable que M.Kissinger puisse siéger dans cette commission."
Créée il y a un an et demi, l'association TRIAL ("procès" en anglais) s'est donné pour mission de traquer l'impunité partout dans le monde. En ce qui concerne Henry Kissinger, TRIAL veut prouver que l'ex-secrétaire d'Etat américain à la Défense s'est rendu complice de crimes de guerre. Les reproches portent sur l'impact de sa politique sur le Chili, l'Indochine (Vietnam, Laos, Cambodge) et l'Indonésie (Timoré Oriental).
TRIAL et le comité "Justice et mémoire" se rendront le 10 décembre prochain à Oslo, où ils demanderont que le Nobel soit retiré à M.Kissinger. "Nous voulons aussi qu'il soit démis de ses fonctions de président du Comité pour le Prix de la paix de l'Unesco", explique Philip Grant.
L'avocat genevois ne compte pas s'arrêter là: "J'ai déjà préparé des plaintes contre d'ex-dirigeants communistes, que je déposerai s'ils se rendent en Suisse." En 2001, "TRIAL" avait publié un ouvrage traitant de "La lutte contre l'impunité en droit suisse". Un mode d'emploi de ce qu'on appelle la compétence universelle, principe qui autorise que les bourreaux, les dictateurs, les criminels de guerre soient jugés par un tribunal étranger, une fois déchus et en exil ou simplement de passage dans un pays tiers. Y compris la Suisse.

(Source: B. F. Tribune de Genève, 12 septembre 2003)

Roman: next chapter

Suisse neutre: souvenir.

Intéressant, ceci: les flics suisses seraient cons et incultes au point de devoir consulter Interpol afin de filtrer les noms des gens qui réclament leur protection avant de venir dans leur pays chercher un Prix pour l'ensemble de leur carrière. Les Gardes Suisses n'ont jamais entendu parler de Roman Polanski, ils ne se préoccupent que du Pape. Et les banques suisses préservent le secret bancaire sauf si un gros morceau de cochon shérif de village en Alabama leur téléphone et réclame des informations.

La Suisse, crisse. Relâchez Polanski!

La France: faites pression!

Roman

Je viens juste de lire que la Suisse a détenu Polanski à la demande des Yankees afin de l'extrader pour qu'il subisse... pour qu'il subisse, crisse.

C'est vrai, cette histoire? Il arrive à Zurich pour assister au Festival qui va lui remettre un Prix célébrant l'ensemble de sa carrière, il a 76 ans, il est citoyen français, on l'arrête à sa descente de l'avion et on le jette au cachot?

Hart Falardeau Leriche

Leurs noms forment quasiment une phrase.

J'ai connu Falardeau et sa femme Manon Leriche en même temps il y a longtemps, quand l'ONF m'a payé a shitload of money pour rédiger la fiche du film Le Steak, et j'en reparlerai, mais d'ici là le film est disponible gratis à cette adresse, payée avec vos taxes!

La Crise: dernière crisse de fois que

je parle ici d'un film excitant avant d'aller me le chercher.

Y a un salaud de lecteur de Blue ou de moi qui est allé se chercher le VHS à la Boîte Noire last week!

Bring it back, héhé, pour l'amour du bon Yeu!

28.9.09

VLB sur Pierre Falardeau

Pierre Falardeau n’était pas mon ami, mais bien davantage : un complice qui me stimulait, rendant ainsi impossible tout découragement dans un pays-pas-encore-pays par la faute de ses élites bourgeoises, corporatistes et veules. Pierre Falardeau et moi, nous partagions la profondeur de ce mot de Nietzsche qui a écrit : « Si tu veux cultiver le pays, cultive-le à la charrue. Ainsi tu feras la joie de l’oiseau comme du loup qui suit la charrue. Tu feras la joie de toute créature. »

Pierre Falardeau a été à la hauteur du mot de Nietzsche. Voilà pourquoi sa mort ne me rend pas d’une tristesse infinie. Les prophètes authentiques sont porteurs de joie pour tout un chacun, l’oiseau, le loup et l’humain. C’est cette grande leçon de choses que nous devons à Pierre Falardeau.

À sa famille, à ses amis, à toutes ces Québécoises et à tous ces Québécois qui cultivent le pays à la charrue, j’offre mon recueillement et le partage de cette joie que Pierre Falardeau a su si bien incarner. Elle est nôtre désormais. Alors, retroussons nos manches et portons cette joie exigeante jusqu’à notre indépendance comme peuple et comme nation.


Victor-Lévy Beaulieu
Trois-Pistoles
Ce 27 septembre 2009

26.9.09

Pierrot

J'en suis à mon dixième brouillon scrappé depuis la barre du jour, pas dormi depuis mercredi, Pierre est mort à l'aube et s'il doit y en avoir un troisième demain, il se peut bien que ce soit moi!

Je reprendrai mes brouillons quand mes neurones seront sans crasse et sans mélasse, l'ordi aussi pédale dans la garnotte, les lumières dehors clignotent péniblement, l'air pue comme s'il charriait quelque malsain poison parasitaire organisé en malveillante masse arrivée jeudi sur l'île et qui passe ombre pâle en semant sa vapeur d'angoisses et de douleurs...

Les brouillons sur la glace et les fenêtres closes, je poste ceci seulement ce soir, un fascinant document, premier essai de Pierre Falardeau qui est alors anthropologue, assisté de son ami d'enfance Julien Poulin. Cinquante ans après leur rencontre au pensionnat sans que jamais la vie ne les ait séparés comme elle en a l'art et la coutume, c'est la mort qui est passée faire la cruelle et triste besogne.

Qu'elle ne tue plus personne demain! Je ne tiendrai pas longtemps s'il me faut ne rédiger que des notices nécrologiques!

Paix, mon ami. Tu as réussi, tu t'es rendu au bout en te battant debout, soixante-deux rounds et jamais un instant à genoux. C'était ton Graal, vivre et mourir en homme propre, ton intégrité intacte et ton coeur pur de compromis. Je souhaite que t'aies eu le temps de partir content, il ne faut à la fin qu'un instant sans douleur, du moins veux-je le croire; une seule, lucide et sereine seconde suffit, à mesurer sa vie: je crois que tu auras souri.

25.9.09

La vie est liesse ou valse aux sanglots longs des violons de l'automne...

Cela serait vain, et vague, mais tenter malgré tout d'évoquer ce que j'éprouve avec les mots qu'il faut pour le véhiculer au mieux, ça ressemblerait à un croquis sur le vif, un cliché relevant de la radiographie, cela rassemblerait peu de mots et en exclurait cent. Il y serait question de peine et de stupéfaction, de spleen sourd, de mélancolie recueillie, des sentiments silencieux traversés de pensées surgissant comme des soupirs et que je renonce à démêler ce matin après trois heures d'essais stériles, l'expérience absolument sans précédent pour moi du langage impuissant, insuffisant, défaillant au moment de décrire ce que m'inspire le si triste suicide de Nelly hier soir. Je vais donc attendre à plus tard, quelques heures ou quelques jours, me bornant pour l'instant à ces quelques considérations. D'abord, je songe qu'elle aura sûrement laissé du texte éclairant son geste, car ainsi sont les écrivains. Ensuite, je ne peux chasser cette impression qu'elle redoutait vraiment le vieillissement davantage que la mort, ainsi qu'elle l'exprimait souvent, sous diverses formes allant du subtil subliminal allusif impliqué découlant incident imagé langagier fabriqué dans le but de toucher soit le coeur soit l'esprit de cet autrui lecteur en laissant derrière soi la trace d'un passage, au plus austère et clair énoncé qui annonce ou défonce ou dénonce ou enfonce et qui a pour objet prosaïque épuré de livrer à autrui un message reçu net et nu dans l'esprit qu'il est conçu sans interprétation fantasme ambiguïté second degré sans marge et sans équivoque et sans poésie et sans grille, elle y pensait et l'écrivait et le disait et elle l'a fait, elle a tranché, elle a choisi, elle a fini le manuscrit du roman de sa vie, révisé les épreuves et gravé le récit dans la pierre du temps, irrémédiable, incorrigible, inaltérable, impitoyable dans sa marche unidirectionnelle, suivant son vecteur comme un requin nage en ligne droite la gueule béante avalant tout sur son chemin et aussi incapable de dévier qu'un ours de dévaler une pente sur deux pattes, le temps marchant comme un nazi décérébré moitié monstre et moitié zombie, le temps marchant en métronome avec en guise de pas de l'oie l'horlogerie de l'univers, le lien causal, toujours la cause avant l'effet sans possible dérogation, sans rewind, sans pardon, sans seconde chance, sans retour ni recul, sans espoir pour Superman d'inverser la rotation de la Terre et sauver Lois Lane, le temps comme un Dieu machinal amnésique, inconscient de notre existence et nous écrasant dans nos limites, interdisant à Nelly ou Dédé de modifier une seule virgule à leurs histoires après le point final, pour l'éternité bête absurde et glacée, ça m'emplit d'une indicible désolation, d'une indicible désolation, d'une indicible désolation...

Il est troublant de constater la quasi-similarité des témoignages diffusés partout depuis tôt ce matin peu avant l'aube. Tous précisent avec franchise ne pouvoir se considérer comme des intimes de Nelly, et tous évoquent son mystère.

Dans les jours à venir, il est à prévoir que certains pans de ce mystère vont tour à tour se dissiper. J'espère que ceux dont le métier est d'informer ne seront pas trop pressés d'écumer, citer, spéculer et répéter. Nelly Arcan n'était pas que le nom de plume d'Isabelle Fortier, c'était une fiction devenue réalité, un chemin vers la liberté qui s'est mué en piège et refermé, la moitié d'une dualité. Isabelle et Nelly allaient jusqu'à ne pas partager la même date de naissance. Le dernier article de Nelly, destiné au ICI d'aujourd'hui et qui n'a pas paru, évoquait semble-t-il une envie de maternité, inouïe comme ses lecteurs le savent. Depuis ce matin, j'ai prévu de clore ceci par le souhait que Nelly soit partie dans la paix d'une victoire et pas la détresse d'un échec, je veux croire que oui et l'imaginer en Venus Victrix, elle qui à la toute fin a aussi pu se concevoir en Venus Genitrix...

(...) pendant que tu te bats pour que justice soit faite, je cours les boutiques et les chirurgiens car il ne sert à rien d'avoir du courage lorsqu'on est vieille, et puis la jeunesse demande tellement de temps, toute une vie à s'hydrater la peau et à se maquiller, à se faire grossir les seins et les lèvres et encore les seins parce qu'ils n'étaient pas encore assez gros, à surveiller son tour de taille et à teindre ses cheveux blancs en blond, à se faire brûler le visage pour effacer les rides, à se brûler les jambes pour que disparaissent les varices, enfin se brûler tout entière pour que ne se voient plus les marques de la vie, pour vivre hors du temps et du monde, vivre morte comme une vraie poupée de magazine en maillot de bain, comme Michael Jackson dans la solitude de sa peau blanche, enfin mourir de n'être jamais tout à fait blanc, tout à fait blonde.

Putain, roman, Nelly Arcan.

Paris, Le Seuil, 2001.

23.9.09

Le Corbillard




Par des temps de brouillard, de vent froid et de pluie,
Quand l'azur a vêtu comme un manteau de suie,
Fêtes des anges noirs ! dans l'après-midi, tard,
Comme il est douloureux de voir un corbillard,
Traîné par des chevaux funèbres, en automne,
S'en aller cahotant au chemin monotone,
Là-bas vers quelque gris cimetière perdu,
Qui lui-même, comme un grand mort, gît étendu !
L'on salue, et l'on est pensif au son des cloches
Elégiaquement dénonçant les approches
D'un après-midi tel aux rêves du trépas.
Alors nous croyons voir, ralentissant le pas,
A travers des jardins rouillés de feuilles mortes,
Pendant que le vent tord des crêpes à nos portes,
Sortir de nos maisons, comme des coeurs en deuil,
Notre propre cadavre enclos dans le cercueil.

Émile Nelligan
1879-1941

Le paravent du désastre (construire son propre savoir)

Mario sait toujours torcher un édito!

L'ivresse des mots

Mario Roy
La Presse

Comment pouvons-nous tolérer que près de la moitié de nos futurs enseignants ne maîtrise pas la langue française? Et ce, alors que nous affirmons avec des trémolos dans la voix que nous sommes prêts à tout pour sauver notre langue? Il s'agit certainement du plus insondable des mystères de l'âme québécoise.

Ainsi, l'imposition d'un nouveau test de français aux candidats à l'enseignement va déclencher «une catastrophe dans toutes les facultés d'éducation», prévoit un représentant des étudiants de l'UQAM (à Marie Allard, dans La Presse). Déjà, avant ce test, la situation était désastreuse: jusqu'à 48% d'échecs. Or, le nouveau sera plus difficile. Exemple? On demandera aux futurs professeurs s'ils connaissent la règle d'accord relative au complément direct placé avant le verbe...



Avec pareille question, on comprend que ce sera l'hécatombe, d'autant plus que le seuil de réussite sera placé à 70%!

Que faire? Allouer à l'apprenti professeur recalé une quatrième chance de passer le test, puisqu'il en a déjà trois? Abaisser le seuil de réussite, à 60, 50, 40, 30%? Organiser un cours de rattrapage pré-test où on déchiffrera l'énigme du complément direct (oups, c'est déjà prévu)? Renoncer au nouveau test parce qu'il est trop difficile et qu'enseigner la langue française n'oblige pas à la connaître?

Ce ne serait pas étonnant.

«Soumettre des ignorants à de faux examens, qu'on corrige ensuite de manière à en laisser passer le plus grand nombre possible afin de justifier les programmes, les pédagogues et le ministre, cela dure depuis 20 ou 30 ans... Ceux qui président encore eux-mêmes aux réformes qu'exigent continuellement les désastres successifs de leurs politiques hypothèquent gravement l'avenir du français au Québec». Ce sont les écrivains québécois qui, en 2001, agitaient déjà ce grelot dans leur mémoire soumis aux États généraux sur la situation et l'avenir de la langue française.

Quelque chose a-t-il changé depuis?

Oui. Nous avons eu une autre réforme.

* * *

Se pourrait-il que, comme une bonne partie de la société québécoise, notre système d'éducation soit ivre de mots et donc privé de la capacité d'agir?

Depuis 30 ans, en effet, il sort des officines ministérielles tant de mots couchés sur papier qu'on ne mesure plus cette logorrhée en parlant de nombre de pages, mais plutôt de tonnes métriques! Et ce, pendant que la société, elle, la vraie, celle où on trouve des enfants ignorants qu'il faut instruire, est en train de perdre cette compétence pas du tout transversale consistant à transmettre d'une génération à l'autre des connaissances. À commencer par celle de notre langue maternelle - nous parlerons une autre fois d'histoire ou de sciences.

Bref, il faudra un jour dégriser. Et se remettre à marcher droit.

Michou, La Crise...





Michou Redux:

Apostrophes, lyes!

From Emcée, pour Danger et tous nos amis alphabétisés, de Lille et d'Eastman et de Twois-Wivièwes et d'Europe à pédales et coetera...

17.9.09

Syllogisme? Arithmathémartistique?

Check these out. Bear with me.

Dans la figure AW, A étant la chanteuse alpha et W le chanteur Whittaker, on constate que tout le monde est à l'aise avec le point G (pour Ginette et Roger):



Dans la figure AD, A étant la chanteuse alpha et D le vieux monsieur qui tourne alentour en brûlant qu'elle en finisse, on constate que c'est aussi excitant qu'un rodéo tibétain à dos de lama à Veneux-les-Sablons:



Enfin, dans la figure AC, A étant demeurant restant ad vitam aeternam la chanteuse alpha et C cette espèce de Céline, on constate que...

Ben, on constate, crisse.



Un paquet d'os nasillard déguisé en Catwoman serrant les pattes et exhibant ses aisselles et essayant d'enterrer Ginette Reno?

Ginette après un baril de poulet frit Kentucky s'allonge et fait une sieste et ronfle et ce qui sort de ses divines narines est un son plus mélodieux que les sinistres émissions naso-sinusiennes de Céline; dans un pet de Ginette il y a plus de musique et de sexe que dans toutes les gimmicks de la grenouille en latex.

Ah, Ginette! Tu l'as jamais quitté, ton pays bleu. On est trop ben icitte. Vocaliser soir après soir à Vegas en plein désert durant des années pour des chiées de rednecks en bermudas vomis sur le Strip à pleins autocars, faisant shaker leur p'tit change dans leurs grosses poches en fortrel pendant ton tour de chant, attendant que ce soit fini afin de se précipiter vers les machines à sous et/ou le buffet à cocktails de crevettes, c'était pas ton genre, Ginette.

16.9.09

Mon pays, Blue...

Entre les ours fémicidaires en Mauricie et les housses mortuaires au Manitoba, quand des Montréalaises se font manger crues avant d'avoir un accident de char et que des Oji-Crees se font inhumer avant de mourir en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Anishininiimowin, comment diable convaincre les Français, fût-ce notre favorite Ch'ti, qu'on n'est pas dans la contrée de bons sauvages et de beaux paysages que leur moussent les agents de voyage?

Elle va venir, c'est sûr, mais pour lui trouver un ours débrouillez-vous, hein? Venise, Sandy, Terrible, tous vous autres, arrangez-vous avec vos troubles. Pour l'Indien, je parlerai à Butch, et je fournis la grippe.

H1N1: les Indiens ont droit aux premiers body bags

Toujours les mêmes qui sont privilégiés!

13.9.09

Charlie Bauer

En tout, vingt-cinq ans de temps dur. Dans le second volet de la dilogie Mesrine, c'est Gérard Lanvin qui l'incarne, sans qu'on pige trop de qui ou de quoi il s'agit.



Eh ben voilà: Charlie Bauer. Pas un moulin à paroles, lui. Un Don Quichotte qui persiste à pourfendre et qui a payé le prix du réel.

Respect.

Dommaze que ma muje cossonne chuche pas de caoutsouc

Parche que Cherze et moi chommes de vieux amis et qu'il m'aurait fait de bons prix chur les godemissés. Z'ai hâte qu'il che mette au commerche des préjervatifs manzeables à chaveur de muchc de sat-chauvaze.

La parole aux malins

De Brevitate vitæ (extrait): Pour Barbe, Blue et puis aussi pour vous. Mais pas de moi.


De ce vieux Sénèque le Jeune, pas si con que ça...

Les gens affairés ne savent pas vivre. Il est vrai qu'il n'est pas de science plus difficile. Ceux qui enseignent toutes les autres sont nombreux partout ; on a vu des enfants les apprendre si bien qu'ils étaient capables de les enseigner à leur tour. Mais il faut apprendre à vivre tout au long de sa vie, et, ce qui peut-être t'étonnera davantage, il faut, sa vie durant, apprendre à mourir. Nombreux sont les hommes de très haute valeur qui ont écarté tous les obstacles en renonçant aux richesses, aux fonctions, aux voluptés, pour travailler jusqu'à l'extrême limite de leur vie à acquérir cette seule connaissance : comment vivre ? Pourtant, plusieurs d'entre eux ont avoué qu'en quittant la vie ils ne le savaient pas encore.

Ne va donc pas croire que des cheveux blancs et des rides prouvent qu'un homme a
longtemps vécu : il n'a pas longtemps vécu, il a longtemps été. Quoi, te diras-tu qu'un homme a beaucoup navigué parce qu'une violente tempête l'a surpris à la sortie du port, l'a porté cà et là dans la tourmente furieuse de vents différents et promené en cercle sur la même étendue de mer ? Il n'a pas beaucoup navigué : il a seulement été beaucoup ballotté.

Et peut-il y avoir quelque chose de plus insensé que les idées de ceux qui se vantent d'être prévoyants ? Ils sont encore plus laborieusement occupés ! Afin de pouvoir mieux vivre, ils dépensent leur vie à l'organiser. Ils forment des projets à très long terme ; or, le plus grand gaspillage de la vie, c'est l'ajournement : car il nous fait refuser les jours qui s'offrent maintenant et nous dérobe le présent en nous promettant l'avenir. Le plus grand obstacle à la vie est l'attente, qui espère demain et néglige aujourd'hui. C'est de ce qui est entre les mains de la fortune que tu veux disposer, alors que tu lâches ce qui est entre les tiennes. Où regardes-tu ? Vers quel lointain vont tes pensées ? Tout ce qui est censé arriver relève de l'incertain : vis tout de suite.

Les plus grands bonheurs sont inquiets... car tout ce qui vient du hasard est instable... Elle est donc forcément bien malheureuse, et non pas seulement brève, la vie de ceux qui acquièrent à grand-peine ce qu'ils auront encore plus de peine à conserver. C'est laborieusement qu'ils obtiennent ce qu'il désirent ; c'est dans l'anxiété qu'ils protègent ce qu'ils ont obtenu. Pourtant, ils ne prennent pas en compte le temps qui jamais plus ne reviendra : de nouvelles occupations se substituent aux anciennes, l'espoir suscite l'espoir et l'ambition, l'ambition. On ne cherche pas la fin de ses misères, on en change le sujet...

Quant aux loisirs, il serait trop long de passer en revue, un par un, ceux dont la vie s'est consumée à jouer aux échecs ou à la paume, ou à se faire dorer au soleil. Ils ne profitent pas d'un loisir, ceux dont les plaisirs sont la grande affaire. Quant à ceux qui sont plongés dans d'inutiles travaux d'érudition, nul ne mettra en doute qu'ils se donnent bien de la peine pour rien... Seuls mettent à profit un loisir ceux qui se vouent à la sagesse. lls sont les seuls à vivre, car ils ne se contentent pas de bien gérer leur existence mais y ajoutent tous les siècles.. Nous pensons que seuls consacrent leur temps à de véritables occupations ceux qui veulent avoir Zénon, Pythagore, Démocrite et tous les autres prêtres des valeurs suprêmes, Aristote, Théophraste, comme familiers de chaque jour. Aucun d'eux ne nous fera faux bond, aucun ne renverra son visiteur sans le rendre plus heureux, plus disposé à aimer, aucun ne le laissera partir les mains vides. Tout mortel peut aller les trouver la nuit comme le jour. Parmi eux, nul te forcera mais tous t'apprendront à mourir. Parmi eux, aucun ne dilapide tes années mais tous t'apportent les leurs. On a coutume de dire qu'il n'a pas été en notre pouvoir de choisir nos parents, que le hasard nous les a donnés : mais l'homme vertueux peut naître où il veut. Les esprits les plus nobles composent des familles. Choisis celle dont tu veux faire partie...

Dommaze que ma muje aime pas la bidosse rouze

Parche que Cherze et moi chommes de vieux amis et qu'il m'aurait fait de bons prix chur le chteak hassé. Z'ai hâte qu'il che mette au commerche des cuiches de poulet et du poichon en zénéral.

In this case, it's obviously different!

Dans ce cas, évidemment, c'est différent!

Six-oh-one-one!

12.9.09

Gâté pourri à la provençale

Le même jour, je reçois une carte postale de Blue représentant Marius et Fanny et, de mon amie Sophie, un pain de savon Mistral aux herbes de Provence. Et dire que j'ai pas encore étrenné mes boules de pétanque.

6.9.09

Bonjour les poussinots, bonjour les poussinettes...

Martin Comeau rame un peu dans l'eau bouillante où il m'a replongé, héhé: m'y connaissant en galère, je pagaie un coup pour lui avec ceci.

30.8.09

Éirinn go brách

L'Irlande éternelle, anyway jusqu'au Jugement Dernier... Mais quid du parfum vernal au pays de Joyce? What of Irish Spring? Weeeeeell, let me tell you, it depends mightily on who's doin' the smellin' and who's usin' the bar! (Of soap, of course, that goes without sayin', I dare say) As for which Joyce I refer to upstairs, whether it's James or Brothers, weeeeeell that just happens to be precisely my point, even though it is not.

You see... Voyez-vous, les filles aiment et détestent le Irish Spring. Les filles hétérosexuelles, I mean. Toutes les filles détestent le Irish Spring pour ce qui est de s'en servir, hétérosexuelles ou pas: c'est un savon trop plein de cochonneries chimiques pour leurs endroits délicats (des pieds à la tête), leur peau réagit foutrement mal à ça (c'est leur plus lourd organe, la peau, les gars aussi mais allez donc expliquer ça à un gars) et c'est pas pour rien qu'Irish Spring n'a jamais essayé de se vendre aux filles. Les filles, il leur faut un savon qui flotte.

Mais...

Mais mais mais...

Les filles aiment Irish Spring quand leur homme s'en sert. Pas tant l'odeur résiduelle après la douche, au début, mais après un temps oui, elles l'adorent. Les gars y croient, se figurent que c'est leur musc mêlé au printemps irlandais qui la fait soupirer de satisfaction en humant leur thorax. La réalité est qu'un gars qui sent le Irish Spring est un gars qui s'est lavé, et c'est à ça qu'elles sont sensibles, elles préfèrent l'odeur résiduelle sûre que l'odeur individuelle mûre.

Je m'en doutais depuis longtemps, mais j'en ai vraiment été certain l'autre fois quand K a demandé à C de rapporter dix pains d'Irish Spring en allant chercher des anchois au marché. La brève grimace qu'elle fit, je ne l'avais vue qu'aux visages de mes femmes au fil des ans, un fugace rictus qui est d'ordre intime, dont on peut se servir pour déduire une théorie mais pas pour tirer des conclusions, si vaste soit l'échantillonnage, après tout mes données auraient pu s'avérer erronées, mon musc mêlé au printemps irlandais formait peut-être un composé répulsif grimacogène mutant, et si mes longues observations de l'Irish Spring aboutissaient sur un gros néant divisé par un grand zéro? J'aurais eu l'air con.

Eh ben non! J'avais raison. Ma mère aussi, qui insistait pour que je tourne ma langue sept fois avant de parler, ce qui n'est pas sans rapport avec le savonnage de bouche. Juste à l'idée de me faire passer un savon vert entre les dents, je fulmine des bulles en chapelets...

Mourir d'aimer?

Non. Not anymore.

Amore. On connaît tous des morts. Par amour. De la vitesse, de l'ivresse, de leur propre jeunesse, d'autrui parfois et de la vie toujours.

Quand on a survécu, on vit d'aimer. C'est vrai pour Ven, pour Blue, pour Butch et pour GeeBee, c'est vrai pour Emcée, pour Mélissa et pour moi, c'est vrai pour Mac et pour Aznavour et quiconque a fait le tour de mortelles amours.

Mais crisse que ça suscite de belles et poignantes chansons...

27.8.09

Chambre Haute, seuil bas

Jacques Demers nommé au Sénat. On se demande après ça pourquoi je bois. Un coach de hockey, littéralement analphabète, au Sénat. Et moi qui ne sais même pas patiner.

J'espère que le Premier Ministre a au moins considéré d'autres candidats, ché pas, moi: Gilles Latulippe? Guilda? Normand L'Amour, le Doc Mailloux, Réjean Ducharme, Joël Denis, Maman Dion, Paolo Noël, le Père Noël, Monsieur Showbizz, n'importe qui!

Synchrostrophes

Je tonds nos moutons de Panurge
Et tu guéris mes écrouelles,
Moi vil berger, toi thaumaturge;
On dîne de nids d'hirondelles.

SF

Le SF connaît une recrudescence alarmante partout en Occident, semant un vent de panique parmi les groupes particulièrement vulnérables à ce type d'intimité très tendance (principalement les nains et les infirmes confinés au fauteuil roulant, deux types de partenaires fort convoités pour d'évidentes raisons de confort et de commodité, suivis de près par les cyclopes, susceptibles de payer d'une vie de cécité l'aveuglement passager d'un quart d'heure amoureux).


Live From Congress: The Skull Fucking Bill Of 2007

Pauv'pitchounette!

Si vous croyez détenir une information pouvant mener à la pendaison du ou des suspects dans l'horrible crapulerie présumément perpétrée sur cette malheureuse innocente qui souriait toujours même en jouant du tuba et que tous adoraient dans son quartier, ou si vous découvrez un pied, une main, un bassin en promenant votre chien (assurez-vous qu'il s'agit bien d'un morceau de race féminine avant de le signaler, observez les ongles ou la présence d'un vagin selon le cas, tentez de déterminer si le morceau a subi des sévices sexuels, ceci afin d'éviter de divertir de précieuses ressources policières plus efficacement affectées à la recherche d'une jeune fille probablement violée et possiblement sauvagement assassinée, si le pied ou la main ou le bassin semblent masculins mettez-les délicatement dans votre sac plastique en prenant soin le cas échéant d'en retirer au préalable la crotte de chien fraîche et fumante puis retournez à la maison allumez la télévision attendez qu'on trouve la fille et puis après téléphonez aux autorités qui passeront prendre le bassin ou la main ou le pied masculins dès qu'elles auront vaqué aux priorités, en fait il serait sage d'entreposer le sac au congélateur juste au cas où les autorités mettraient plus de trois jours à venir), vous pouvez aussi laisser un message sur la boîte vocale de Claude Poirier le Vrai Négociateur 514-598-2857.


Missing Girl Probably Raped

26.8.09

Nouvelle rubrique: le mieux dire

Ne dites pas: «Checke la plotte ek le gros cul en face du Jean-Coutu!»

Dites: «Porte ton regard vers la Vénus hottentote stéatopyge devant la pharmacie!»

25.8.09

Pile ou face, tête ou bitch

Shirley Théroux, crisse, sur le blogue de Blue qu'on aime parce qu'elle est curieuse de notre culture et qui nous aime en retour parce qu'on s'enquiert de la sienne. Shirley Théroux? Kin, Shirley Théroux, ça a commencé avec ça, puis Les Tannants et Pierre Marcotte, à grands trains de pauvres gens ridiculisés quotidiennement au canal 10 ils ont fait du fric à ne plus savoir comment en jouir, ils se sont mariés, ont procréé, ont décidé de s'amuser autrement en ouvrant des restaurants, ont divorcé, ont vieilli et menti et vécu dans la honte et ont crossé, qu'ils soient damnés, qu'ils soient damnés.

C'est clair, Blue? Sinon j'en ai encore, j'ai même pas commencé, ces gens-là sont un reliquat de vermine sur le dos de notre peuple, des ti-culs qui suçaient le sang des petites gens pour s'engraisser, des dégueulasses, des écoeurants, des enfants de chienne.

Ici, Shirley s'efforce de mimer la virginité canadienne-française emballée dans du bon gros tissu de toile à rideau: elle s'adresse au jeune canayen qui revient des chantiers. Heureusement, ça n'a pas pogné: pas si cons. Mais a pas fallu longtemps pour s'ajuster, chanter C'est beau un homme avec des flips de pute pour l'époque et se faire un petit nom. Là encore, elle n'était guère de taille, et quand Nanette est arrivée en ville Shirley remontait en soufflant l'escalator qui descend, a fallu qu'elle se trouve un autre plan sinon c'était waitress chez St-Hubert pour Shirley!

24.8.09

Swine flu-Gen X

Un gros tas de cégépiens afflue aujourd'hui dans les baraquements québécois destinés à enseigner. Rafflue, si on se fie aux infos francos: ce serait la plus nombreuse arrivée depuis toujours, et l'idiote aux nouvelles qui interroge un jeune homme sur la cause (il répond: «Probablement un nouveau baby boom») commente qu'il vient de fournir sa première mauvaise réponse avant même son premier examen. Elle poursuit en voix off, évoque la Génération X, c'est suivi d'un duplex avec Radio-Canada, c'est puant comme une charogne toute fraîche car cette idiote a les joues roses et le coeur brun, elle dit que moult décrocheurs raccrochent, interviewe un prof qui confirme, elle a peut-être aussi dit son nom tandis que j'allais vomir.

Aux infos anglos, joie d'être Québécois bilingue et Montréalais sans câble, on axe la rentrée collégiale sur le fucking swine flu, la vaccination forcée, on frôle sans le mentionner nommément le virus grammatical français (le G difficile) et on prend soin de ne pas évoquer la vitamine B(escherelle)...

Fallait me prévenir!

J'étais soul comme la Pologne, j'avais oublié que je faisais aussi du cinéma. En fait, même à jeun je ne m'en souviens pas. C'est Kevin qui me l'a rappelé, héhé...

21.8.09

Cesare Pavese

Le bonhomme ne me plaît guère, mais en accord avec moi-même j'estime que ce seul poème justifie tout l'oxygène qu'il a consommé durant sa misérable vie.

La mort viendra et elle aura tes yeux

retrouvé sur la table de chevet de Cesare Pavese (9 septembre 1908 – 26 août 1950) après son suicide.

La mort viendra et elle aura tes yeux
cette mort qui est notre compagne
du matin jusqu’au soir, sans sommeil,
sourde, comme un vieux remords
ou un vice absurde. Tes yeux
seront une vaine parole,
un cri réprimé, un silence.
Ainsi les vois-tu le matin
quand sur toi seule tu te penches
au miroir. O chère espérance,
ce jour-là nous saurons nous aussi
que tu es la vie et que tu es le néant.

La mort a pour tous un regard.
La mort viendra et elle aura tes yeux.
Ce sera comme cesser un vice,
comme voir resurgir
au miroir un visage défunt,
comme écouter des lèvres closes.
Nous descendrons dans le gouffre muets.



Verrà la morte e avrà i tuoi occhi

Verrà la morte e avrà i tuoi occhi
questa morte che ci accompagna
dal mattino alla sera, insonne,
sorda, come un vecchio rimorso
o un vizio assurdo. I tuoi occhi
saranno una vana parola,
un grido taciuto, un silenzio.
Cosi li vedi ogni mattina
quando su te sola ti pieghi
nello specchio. O cara speranza,
quel giorno sapremo anche noi
che sei la vita e sei il nulla.

Per tutti la morte ha uno sguardo
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi.
Sarà come smettere un vizio,
come vedere nello specchio
riemergere un viso morto,
come ascoltare un labbro chiuso.
Scenderemo nel gorgo muti.


Mon frère Kevin est attaché au chant de Ferré, qui émeut au-delà des mots, mais justement: ce n'est pas écrit pour être chanté ni outrepasser la langue, aussi j'offre ceci, récité par Vittorio Gassman.

Avortement


Franchement, je ne suis pas fâché qu'on en reparle, au Québec comme au South Dakota: la question est assez importante pour souffrir une discussion chaque vingt ou trente ans.

Mais comment résister à l'envie de piquer cette image et la republier en la rebaptisant éKKKographie, hyperliée à l'article qui suit? Hihi...

13.8.09

Guig aoûté



Cette voix m'est fort précieuse: c'est celle d'un homme qui m'a cassé la jambe et sauvé la vie, la jambe une fois, la vie souvent, c'est la voix d'un ami que nombre d'entre vous aimez déjà et que le reste ne perdra rien à découvrir.

Vu ma longue expérience des blogs, je savais que même la Tribu se mettrait à se lamenter aux environs de ce temps-ci: «Il se passe rien!», «Les blogs sont creux comme des oeufs de tortue déterrés par des cougars!», «Oussé qu'il est kossé qu'il fait saint-ciboire?», et tutti quanti, hihi...

En mai dernier, tard le soir au Bunker, après qu'on ait fait réserve de jasage, j'ai demandé à Guillaume Vigneault d'enregistrer quelques passages de son roman Chercher le vent, à l'intention de la Tribu, avant qu'il ne parte s'occuper de sa jeune famille, on avait entamé le lendemain quand ce fut fait mais le fait est qu'il le fit, et voici: je me suis assis dessus jusqu'à ce soir; c'est avec une émotion que je ne tenterai pas de dissimuler que je l'en remercie et que je vous les offre ci-dessous.

http://cmistral.googlepages.com/GVBunker706-109-05-09.mp3

http://cmistral.googlepages.com/GVBunker706-209-05-09.mp3

28.7.09

Henry Miller: troisième billet

Miller n'a droit qu'à douze pages dans son dossier du FBI. Personne ne semble avoir songé à simplement lire Tropique du Capricorne...

Stella Maris



L'étoile de mer sur le drapeau acadien est censée guider ce peuple de marins. Aujourd'hui 28 juillet, on commémore l'horreur du Grand Dérangement...

Évangéline, poème épique de Longfellow plus tard adapté par Michel Conte, symbolise la tragédie d'un peuple déchiré, dispersé, éparpillé aux quatre vents, et pourtant survivant. Je dédie cette version en ce jour à mon meilleur ami, mon frère madelinot, Kevin Vigneau...

24.7.09

Henry Miller: second billet

Faudra s'y faire, je commence par la fin en remontant le fil.

Henry Miller: premier billet


Un livre vit grâce à la recommandation passionnée qu'en fait un lecteur à un autre. Rien ne peut étouffer cet instinct fondamental de l'homme. Je suis convaincu que les hommes s'efforceront toujours de faire partager les expériences qui les touchent le plus profondément. Ma faiblesse à moi, c'est de crier sur les toits chaque fois que je crois avoir découvert quelque chose qui me paraisse d'une importance vitale. Quand je viens de finir un livre admirable par exemple, je m'installe presque toujours à ma table pour écrire des lettres à mes amis, parfois à l'auteur, voire à l'éditeur... Sans le lecteur enthousiaste, qui est vraiment la contrepartie de l'auteur et très souvent son plus secret rival, un livre mourrait.

Les livres de ma vie
(Gallimard, 1993, 495 pages)

Books in my life, 1952.

Vivement les plaisirs démodés

Selon une autre idée sautée de Rainette...

18.7.09

Oenophilie

J'ai bien beau être fait fort, ivrogne impénitent et guère porté sur les grâces sociales, j'ai dégueulé chaque fois que j'ai vu ce sketch génial: la dernière fois remonte à 1988, j'étais avec Vautour, on regardait sa télé 12 pouces n&b...

15.7.09

Deux vers souls gratis

J'agis en m'allongeant devant ta nue beauté
Faisant ce que les gens font de l'ébriété...

14.7.09

Pour Blue à cause de Chaplin, pour Emcée à cause du boucher

Je sais, c'est hermétique. C'est fait exprès.

Sinon, eh, oh, wow! Petula! Come to papa!

Elle est née en 1932, mais je n'entretiens pas de préjugés, je ne suis point âgiste, sauf envers les Boomers, comme de raison, quoique là il s'agisse plutôt d'époquisme, anyway Petula, kestu dirais d'une petite partie de backgammon?

12.7.09

Soixante-cinq Tribaux

Et pas un pour me rappeler que délice est féminin au pluriel?

A fallu que je m'en rende compte tout seul comme un grand crisse de singulier.

Illico, je corrige le billet qui précède: quelles délices!

11.7.09

Petula

Seigneur Dieu! Quels délices, Petula et sa voix! Pamela peut aller se rhabiller...

9.7.09

roman

Le roman est une évolution du latin qui s'est développée au début du Moyen Âge.
Le terme roman, dérivé de l'adjectif latin romanus, s'applique aux langues issues de celle que parlaient les Romains, par opposition à celles qui ont été introduites plus tard, comme les langues germaniques.

L'apparition du gallo-roman ne peut pas être datée avec précision. À la question «Quand a-t-on cessé de parler latin en Gaule?», l'historien Ferdinand Lot répond «Jamais.» Il y a eu un glissement insensible du latin classique au bas-latin populaire de l'époque impériale, ancêtre des langues romanes (français, occitan, catalan, espagnol, italien, portugais, roumain) puis au roman mérovingien, puis carolingien. Les habitants de la Gaule ont toujours eu l'impression de parler la même langue que leurs ancêtres, mais en quelques siècles, elle était devenue méconnaissable.

L'époque de Charlemagne voit une renaissance de l'étude du latin classique, seul employé à l'écrit. Il devient nécessaire de le distinguer nettement de la langue romane parlée. En 813, le concile de Tours stipule que les sermons devront désormais être prononcés en « rusticam Romanam linguam » (langue romane rustique) et non plus en latin afin d'être compris par tous, démontrant en fait la distance qu'avait prise la langue parlée en Gaule par rapport au latin qui y avait été introduit neuf siècles auparavant.

Les premières traces du roman sont contenues dans le glose retrouvé à Reichenau qui date du VIIIe siècle ainsi que celui conservé à Kassel rédigé vers 802, fait à remarquer; c'est à cette même époque que tout témoignage sur la langue gauloise semble se fondre entièrement. Toutefois, le premier texte officiel conservé en langue romane est celui des Serments de Strasbourg conclus en 842 entre les deux petits-fils de Charlemagne, Charles le Chauve et Louis le Germanique. La Cantilène de sainte Eulalie, considéré comme le premier texte littéraire écrit en roman, date de la fin du ixe siècle.

Le roman carolingien se distingue du latin par la perte des déclinaisons (deux cas seulement), un ordre de la phrase qui est à peu près celui du français, et d'autres transformations grammaticales et phonétiques. Mais un Français d'aujourd'hui aurait bien du mal à comprendre ces premiers textes «français».

7.7.09

Make love to the camera!




Si Brice de Nice pouvait se baiser lui-même, il s'y prendrait ainsi, entre deux secousses de mèches blondes. Ici, Pam Anderson regarde la caméra et Bret Michaels fixe le moniteur: lui ne fait pas l'amour avec elle, il se regarde être sucé par PAMELA ANDERSON et il n'en revient manifestement pas, héhé...

Elle, ché pas, she's kinda sweet. Elle arrive à capturer son attention quelques secondes vers la fin du clip, puis il se sauve.


18.6.09

Nat's

I don't remember, exactly, but I think you're about to reach forty-five if you haven't already in the last few days. So happy birthday.

What I do remember quite clearly is not having seen you since 1983, et le beau fils que tu m'as donné avant de partir, il y a vingt-six ans aujourd'hui.



Il est à nous deux, et cette chanson aussi.

11.6.09

Péloquin: donnez-lui un verre d'eau

Jabba the fucking Hut: une estie de chance que notre poète orbital a Normand Brathwaite et France Castel sur le plateau à ses côtés pour parler de culture à sa place.

Ça ne l'aura pas empêché à la fin de se droper tête première dans le trou noir intolérant et raciste de son lepéniste intérieur, et il n'aura fallu que France Beaudoin pour lui souffler dessus. Bien baisé, de France. Attends de voir la tête de Guy Laliberté lors de son retour de Moscou, astheure. Attends de voir si l'air est à la poésie ou à l'avalage de feu et au jonglage de PR et au damage control.

Qu'on emmène Pélo dans l'espace, qu'on laisse ses poèmes icitte: larguez-le en façon de satellite, no cost, nothing lost, et que ses mots fassent du compost.

Pépé

Le papa de PKP. Ce clip date à peu près de quand je l'ai connu: mon père devenait distributeur dans son organisation, qui n'était pas encore un empire tentaculaire.

Dans l'actuel contexte, près de quarante ans après, ces douze minutes sont assez savoureuses.

10.6.09

VLB

Lettre ouverte

La démocrassie

par Victor-Lévy Beaulieu

Le 10 juin 2009

Monsieur Marc-Antoine Rioux,

Télé-Basques,

15 Notre-Dame est, suite 304,
Trois-Pistoles

Cher Monsieur,

Je viens de prendre connaissance de votre lettre dans laquelle vous me faites part de ce que vous appelez votre « Plan final » par-devers le débat politique qui doit se tenir ce soir dans le cadre de la campagne électorale dans le comté de Rivière-du-Loup.

J’ai accepté de participer à ce débat malgré les contraintes pour ainsi dire radio-canadiennes que vous demandez aux candidats de respecter.

Mais dans la lettre que j’ai reçue aujourd’hui, un règlement a été ajouté, lequel se lit comme suit :

« Le public présent devra garder un silence absolu pendant toute la durée de l’activité. Toute manifestation tel que les applaudissements, les huées ou toute autre intervention du même genre conduira à l’expulsion immédiate du ou des responsables. Les agents de la Sûreté du Québec poste Trois-Pistoles demeure (sic) prêts à intervenir le cas échéant. »

Je ne peux pas cautionner un règlement aussi méprisant envers le citoyen : quand on l’invite à un débat public, ce n’est pas pour le museler en lui faisant jouer le rôle de potiche et en le menaçant de l’expulser par la force s’il veut user du droit qu’il a d’exprimer ses opinions dans notre société prétendument démocratique. Au cas où vous l’auriez oublié, nous ne sommes pas encore tout à fait dans un État fasciste et totalitaire!

Je ne serai donc pas à ce débat. Je rencontrerai plutôt des citoyens à qui je pourrai parler librement et qui, aussi, pourront me parler librement!

Pas le quart de la moitié de l'homme que j'étais. Hier.

5.6.09

Le flo est arrivé! Le flo est arrivé!

Eh eh eh! M'sieur et M'dame Gom sont à nouveau parents! Qu'ils soient tous bénis...

Histoire de me délier les doigts

J'ai pas gagné grand-chose, de son point de vue, à écrire comme et devenir ce que j'ai voulu, mais du mien, peu ou prou, ça m'autorise mes aises pour dire de Claude Péloquin qu'il versifie comme je pète et qu'il est de ces poètes qu'on achète pour deux bocks de broue, et j'ai gagné l'autorité morale de l'écrire sans qu'on me soupçonne d'être jaloux.

La prochaine aventure de Guy Laliberté me réjouit, pour lui et pour toute l'humanité: le jour approche où l'espace sera ouvert aussi aux gens disposant de moyens ordinaires, comme il s'ouvre aux millionnaires après s'être ouvert aux militaires, comme les traversées océaniques en dirigeables ou en paquebots (le premier qui parle du Titanic se ramasse à fond de cale) se démocratisèrent en l'actuelle aviation, comme les diligences cédèrent la route au chemin de fer, le cheval au cheval-vapeur, la porte cochère à l'entrée de garage. Je suis un trekker, je crois au rêve de Gene Roddenberry, je suis persuadé que l'espoir de notre espèce est de quitter cette planète comme nous avons quitté la caverne.

Rien de cela, toutefois, ne fera jamais de Claude Péloquin un poète! Prendre des vessies pour des lanternes, d'accord, mais une baderne pour un messie, non merci!

Boomer imposteur, purgatif corporatif, honte aux Lettres et triste sire; Cyrano dit de Montfleury et je dirai comme lui de Pélo: c'est un acteur déplorable, qui gueule, Et qui soulève avec des han! de porteur d'eau, Le vers qu'il faut laisser s'envoler!

Or, Laliberté aura beau les emporter dans la stratosphère, les vers de ce grotesque mirliton retomberont lourdement comme autant de jambons depuis le firmament jusqu'au béat néant dont ils n'auraient jamais dû jaillir.