27.2.11

Clichy, Delacroix, la Liberté et moi


Delacroix, ma foi, ne fut au début pour moi guère plus qu'un nom vague évoqué au détour d'une page de Baudelaire, et revu en passant chez Théophile Gautier, rue Longchamp à Neuilly (lequel, by the way, ne manquait jamais de planquer tous ses rouleaux de papier-cul dans la loge de la concierge avant qu'on arrive, or ma maîtresse du temps, madame la duchesse de Saint-Quejemme... Oh pis crisse, who gives a flying fuck) : aussi vite oublié, tout juste comme ça vous est arrivé avec des gens insignifiants croisés dans un party.

Je m'étais laissé dire que c'était un bâtard de Talleyrand, ce qui m'avait fait hausser les épaules, car qui ne l'était pas, en ce temps-là? D'autant plus que le père officiel d'Eugène, se trouvant affligé à l'époque de la conception d'un sarcocèle de 16 kilos (j'invente rien, ni ne me moque de l'actuel Président de la République), lequel l'avait rendu stérile (on le serait à moins), fallait bien qu'un bon diable se dévoue, alors pourquoi pas Talleyrand, déjà légendaire pour sa grandeur d'âme. Il n'était plus tout à fait évêque, il n'était pas encore qualifié par Napoléon de «merde dans un bas de soie», bref tout pour plaire aux femmes, si l'on veut bien faire abstraction de son pied difforme aux orteils atrophiés rappelant le sabot d'un bouc, mais à choisir entre ça et la tumeur scrotale de 16 kilos, Victoire Delacroix n'a pas dû tergiverser longtemps...

Doux Jésus, je m'égare! Voyons voir...

Delacroix, donc. Arriviste, flagorneur, lécheur de mécênes et passé maître dans le geste de retourner sa veste à chaque changement de régime sans que personne n'ait le temps de le remarquer, bref un artiste tout à fait normal.

C'est en débarquant à Paris en 1988 que j'ai soudain conçu de l'intérêt pour Delacroix. Je sortais du bureau de change à Clichy, où j'avais converti mes dollars en francs, et je m'apprêtais à gravir les cinq étages du building à putains où je comptais bien me faire sucer en hommage à Henry Miller, quand je pris un instant pour me familiariser avec les divers billets de banque tout craquants et tout neufs que je venais d'acquérir. Les devises étrangères peuvent porter à confusion au début, il faut un certain temps pour décliner leurs dénominations sans se gratter la tête, pour mesurer le prix des choses, or j'allais là pour me faire sucer, pas pour me faire fourrer.

Et c'est ainsi que je portai mon premier regard sur les traits d'Eugène Delacroix, illustrant un billet de cent francs, traits qui ne m'impressionnèrent guère puisque je tournai aussitôt le billet pour regarder derrière. J'y vis son tableau, La Liberté guidant le peuple...

La Liberté, en l'occurrence, avait les seins fiers, plantés haut, charnus et nus, de même que l'aisselle poilue; elle brandissait un drapeau et avançait, marchant sur cadavres et gravats, flanquée de Gavroche et d'un figurant affublé d'un haut-de-forme (ainsi que d'une espingole, accessoirement: dire que je n'avais jamais lu ce mot avant ces derniers jours, et voici que je ne peux plus ouvrir une page sans trébucher dessus).

Ça m'a soufflé. Nulle part ailleurs au monde, je l'ai appris plus tard, il n'existait de billet de banque illustré d'une fille topless. Dans la plupart des pays islamiques, on refusait carrément de les changer en argent indigène... J'étais fier de la France, et d'en être issu, j'ai savouré le moment, sachant qu'il n'allait pas durer longtemps, et de fait l'instant d'après les PTT ont émis un timbre à l'effigie d'André Malraux, une célèbre photo, sauf que la clope n'y apparaissait plus. C'était après Staline et avant Photoshop. Le charme était rompu. Chu monté au cinquième.

25.2.11

Le mot du jour d'hui, c'est: ESPINGOLE

Ceuzes à qui ça ne plaît pas peuvent s'assir sur un tromblon, ben, ben profond, pis suçoter un mousqueton en attendant d'apprendre l'anglais.

Aaahhh!!! L'anglais!

16.2.11

Lajeunesse

Ben non, Kid: la Tribu n'est pas de nature à sa taire. Tu t'appelles Lajeunesse, pour de vrai?

confiant qu'ils respecteront ma solitude loquace.

I wouldn't be if I were you, but of course I'm not...

10.2.11

There's a new blogger in town

Quand je rougis, c'est pas toujours à cause du whisky.

Ce jeune homme se fend à mon propos de quelques paragraphes bien sentis dont, une fois n'est pas coutume, j'ai la faiblesse de faire état ici.

On va lui envoyer du trafic et lui mettre le pied à l'étrier, héhé...

7.2.11

Tire-tire, pousse-pousse.

Pour mon vieux Big Mac, féru de Louis-Ferdinand, et pour Céline, Dion, parce qu'avant de bouffer les pissenlits par la racine, vaut mieux avoir tâté tant soit peu de la tige, mettons...