30.8.09

Éirinn go brách

L'Irlande éternelle, anyway jusqu'au Jugement Dernier... Mais quid du parfum vernal au pays de Joyce? What of Irish Spring? Weeeeeell, let me tell you, it depends mightily on who's doin' the smellin' and who's usin' the bar! (Of soap, of course, that goes without sayin', I dare say) As for which Joyce I refer to upstairs, whether it's James or Brothers, weeeeeell that just happens to be precisely my point, even though it is not.

You see... Voyez-vous, les filles aiment et détestent le Irish Spring. Les filles hétérosexuelles, I mean. Toutes les filles détestent le Irish Spring pour ce qui est de s'en servir, hétérosexuelles ou pas: c'est un savon trop plein de cochonneries chimiques pour leurs endroits délicats (des pieds à la tête), leur peau réagit foutrement mal à ça (c'est leur plus lourd organe, la peau, les gars aussi mais allez donc expliquer ça à un gars) et c'est pas pour rien qu'Irish Spring n'a jamais essayé de se vendre aux filles. Les filles, il leur faut un savon qui flotte.

Mais...

Mais mais mais...

Les filles aiment Irish Spring quand leur homme s'en sert. Pas tant l'odeur résiduelle après la douche, au début, mais après un temps oui, elles l'adorent. Les gars y croient, se figurent que c'est leur musc mêlé au printemps irlandais qui la fait soupirer de satisfaction en humant leur thorax. La réalité est qu'un gars qui sent le Irish Spring est un gars qui s'est lavé, et c'est à ça qu'elles sont sensibles, elles préfèrent l'odeur résiduelle sûre que l'odeur individuelle mûre.

Je m'en doutais depuis longtemps, mais j'en ai vraiment été certain l'autre fois quand K a demandé à C de rapporter dix pains d'Irish Spring en allant chercher des anchois au marché. La brève grimace qu'elle fit, je ne l'avais vue qu'aux visages de mes femmes au fil des ans, un fugace rictus qui est d'ordre intime, dont on peut se servir pour déduire une théorie mais pas pour tirer des conclusions, si vaste soit l'échantillonnage, après tout mes données auraient pu s'avérer erronées, mon musc mêlé au printemps irlandais formait peut-être un composé répulsif grimacogène mutant, et si mes longues observations de l'Irish Spring aboutissaient sur un gros néant divisé par un grand zéro? J'aurais eu l'air con.

Eh ben non! J'avais raison. Ma mère aussi, qui insistait pour que je tourne ma langue sept fois avant de parler, ce qui n'est pas sans rapport avec le savonnage de bouche. Juste à l'idée de me faire passer un savon vert entre les dents, je fulmine des bulles en chapelets...

Mourir d'aimer?

Non. Not anymore.

Amore. On connaît tous des morts. Par amour. De la vitesse, de l'ivresse, de leur propre jeunesse, d'autrui parfois et de la vie toujours.

Quand on a survécu, on vit d'aimer. C'est vrai pour Ven, pour Blue, pour Butch et pour GeeBee, c'est vrai pour Emcée, pour Mélissa et pour moi, c'est vrai pour Mac et pour Aznavour et quiconque a fait le tour de mortelles amours.

Mais crisse que ça suscite de belles et poignantes chansons...

27.8.09

Chambre Haute, seuil bas

Jacques Demers nommé au Sénat. On se demande après ça pourquoi je bois. Un coach de hockey, littéralement analphabète, au Sénat. Et moi qui ne sais même pas patiner.

J'espère que le Premier Ministre a au moins considéré d'autres candidats, ché pas, moi: Gilles Latulippe? Guilda? Normand L'Amour, le Doc Mailloux, Réjean Ducharme, Joël Denis, Maman Dion, Paolo Noël, le Père Noël, Monsieur Showbizz, n'importe qui!

Synchrostrophes

Je tonds nos moutons de Panurge
Et tu guéris mes écrouelles,
Moi vil berger, toi thaumaturge;
On dîne de nids d'hirondelles.

SF

Le SF connaît une recrudescence alarmante partout en Occident, semant un vent de panique parmi les groupes particulièrement vulnérables à ce type d'intimité très tendance (principalement les nains et les infirmes confinés au fauteuil roulant, deux types de partenaires fort convoités pour d'évidentes raisons de confort et de commodité, suivis de près par les cyclopes, susceptibles de payer d'une vie de cécité l'aveuglement passager d'un quart d'heure amoureux).


Live From Congress: The Skull Fucking Bill Of 2007

Pauv'pitchounette!

Si vous croyez détenir une information pouvant mener à la pendaison du ou des suspects dans l'horrible crapulerie présumément perpétrée sur cette malheureuse innocente qui souriait toujours même en jouant du tuba et que tous adoraient dans son quartier, ou si vous découvrez un pied, une main, un bassin en promenant votre chien (assurez-vous qu'il s'agit bien d'un morceau de race féminine avant de le signaler, observez les ongles ou la présence d'un vagin selon le cas, tentez de déterminer si le morceau a subi des sévices sexuels, ceci afin d'éviter de divertir de précieuses ressources policières plus efficacement affectées à la recherche d'une jeune fille probablement violée et possiblement sauvagement assassinée, si le pied ou la main ou le bassin semblent masculins mettez-les délicatement dans votre sac plastique en prenant soin le cas échéant d'en retirer au préalable la crotte de chien fraîche et fumante puis retournez à la maison allumez la télévision attendez qu'on trouve la fille et puis après téléphonez aux autorités qui passeront prendre le bassin ou la main ou le pied masculins dès qu'elles auront vaqué aux priorités, en fait il serait sage d'entreposer le sac au congélateur juste au cas où les autorités mettraient plus de trois jours à venir), vous pouvez aussi laisser un message sur la boîte vocale de Claude Poirier le Vrai Négociateur 514-598-2857.


Missing Girl Probably Raped

26.8.09

Nouvelle rubrique: le mieux dire

Ne dites pas: «Checke la plotte ek le gros cul en face du Jean-Coutu!»

Dites: «Porte ton regard vers la Vénus hottentote stéatopyge devant la pharmacie!»

25.8.09

Pile ou face, tête ou bitch

Shirley Théroux, crisse, sur le blogue de Blue qu'on aime parce qu'elle est curieuse de notre culture et qui nous aime en retour parce qu'on s'enquiert de la sienne. Shirley Théroux? Kin, Shirley Théroux, ça a commencé avec ça, puis Les Tannants et Pierre Marcotte, à grands trains de pauvres gens ridiculisés quotidiennement au canal 10 ils ont fait du fric à ne plus savoir comment en jouir, ils se sont mariés, ont procréé, ont décidé de s'amuser autrement en ouvrant des restaurants, ont divorcé, ont vieilli et menti et vécu dans la honte et ont crossé, qu'ils soient damnés, qu'ils soient damnés.

C'est clair, Blue? Sinon j'en ai encore, j'ai même pas commencé, ces gens-là sont un reliquat de vermine sur le dos de notre peuple, des ti-culs qui suçaient le sang des petites gens pour s'engraisser, des dégueulasses, des écoeurants, des enfants de chienne.

Ici, Shirley s'efforce de mimer la virginité canadienne-française emballée dans du bon gros tissu de toile à rideau: elle s'adresse au jeune canayen qui revient des chantiers. Heureusement, ça n'a pas pogné: pas si cons. Mais a pas fallu longtemps pour s'ajuster, chanter C'est beau un homme avec des flips de pute pour l'époque et se faire un petit nom. Là encore, elle n'était guère de taille, et quand Nanette est arrivée en ville Shirley remontait en soufflant l'escalator qui descend, a fallu qu'elle se trouve un autre plan sinon c'était waitress chez St-Hubert pour Shirley!

24.8.09

Swine flu-Gen X

Un gros tas de cégépiens afflue aujourd'hui dans les baraquements québécois destinés à enseigner. Rafflue, si on se fie aux infos francos: ce serait la plus nombreuse arrivée depuis toujours, et l'idiote aux nouvelles qui interroge un jeune homme sur la cause (il répond: «Probablement un nouveau baby boom») commente qu'il vient de fournir sa première mauvaise réponse avant même son premier examen. Elle poursuit en voix off, évoque la Génération X, c'est suivi d'un duplex avec Radio-Canada, c'est puant comme une charogne toute fraîche car cette idiote a les joues roses et le coeur brun, elle dit que moult décrocheurs raccrochent, interviewe un prof qui confirme, elle a peut-être aussi dit son nom tandis que j'allais vomir.

Aux infos anglos, joie d'être Québécois bilingue et Montréalais sans câble, on axe la rentrée collégiale sur le fucking swine flu, la vaccination forcée, on frôle sans le mentionner nommément le virus grammatical français (le G difficile) et on prend soin de ne pas évoquer la vitamine B(escherelle)...

Fallait me prévenir!

J'étais soul comme la Pologne, j'avais oublié que je faisais aussi du cinéma. En fait, même à jeun je ne m'en souviens pas. C'est Kevin qui me l'a rappelé, héhé...

21.8.09

Cesare Pavese

Le bonhomme ne me plaît guère, mais en accord avec moi-même j'estime que ce seul poème justifie tout l'oxygène qu'il a consommé durant sa misérable vie.

La mort viendra et elle aura tes yeux

retrouvé sur la table de chevet de Cesare Pavese (9 septembre 1908 – 26 août 1950) après son suicide.

La mort viendra et elle aura tes yeux
cette mort qui est notre compagne
du matin jusqu’au soir, sans sommeil,
sourde, comme un vieux remords
ou un vice absurde. Tes yeux
seront une vaine parole,
un cri réprimé, un silence.
Ainsi les vois-tu le matin
quand sur toi seule tu te penches
au miroir. O chère espérance,
ce jour-là nous saurons nous aussi
que tu es la vie et que tu es le néant.

La mort a pour tous un regard.
La mort viendra et elle aura tes yeux.
Ce sera comme cesser un vice,
comme voir resurgir
au miroir un visage défunt,
comme écouter des lèvres closes.
Nous descendrons dans le gouffre muets.



Verrà la morte e avrà i tuoi occhi

Verrà la morte e avrà i tuoi occhi
questa morte che ci accompagna
dal mattino alla sera, insonne,
sorda, come un vecchio rimorso
o un vizio assurdo. I tuoi occhi
saranno una vana parola,
un grido taciuto, un silenzio.
Cosi li vedi ogni mattina
quando su te sola ti pieghi
nello specchio. O cara speranza,
quel giorno sapremo anche noi
che sei la vita e sei il nulla.

Per tutti la morte ha uno sguardo
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi.
Sarà come smettere un vizio,
come vedere nello specchio
riemergere un viso morto,
come ascoltare un labbro chiuso.
Scenderemo nel gorgo muti.


Mon frère Kevin est attaché au chant de Ferré, qui émeut au-delà des mots, mais justement: ce n'est pas écrit pour être chanté ni outrepasser la langue, aussi j'offre ceci, récité par Vittorio Gassman.

Avortement


Franchement, je ne suis pas fâché qu'on en reparle, au Québec comme au South Dakota: la question est assez importante pour souffrir une discussion chaque vingt ou trente ans.

Mais comment résister à l'envie de piquer cette image et la republier en la rebaptisant éKKKographie, hyperliée à l'article qui suit? Hihi...

13.8.09

Guig aoûté



Cette voix m'est fort précieuse: c'est celle d'un homme qui m'a cassé la jambe et sauvé la vie, la jambe une fois, la vie souvent, c'est la voix d'un ami que nombre d'entre vous aimez déjà et que le reste ne perdra rien à découvrir.

Vu ma longue expérience des blogs, je savais que même la Tribu se mettrait à se lamenter aux environs de ce temps-ci: «Il se passe rien!», «Les blogs sont creux comme des oeufs de tortue déterrés par des cougars!», «Oussé qu'il est kossé qu'il fait saint-ciboire?», et tutti quanti, hihi...

En mai dernier, tard le soir au Bunker, après qu'on ait fait réserve de jasage, j'ai demandé à Guillaume Vigneault d'enregistrer quelques passages de son roman Chercher le vent, à l'intention de la Tribu, avant qu'il ne parte s'occuper de sa jeune famille, on avait entamé le lendemain quand ce fut fait mais le fait est qu'il le fit, et voici: je me suis assis dessus jusqu'à ce soir; c'est avec une émotion que je ne tenterai pas de dissimuler que je l'en remercie et que je vous les offre ci-dessous.

http://cmistral.googlepages.com/GVBunker706-109-05-09.mp3

http://cmistral.googlepages.com/GVBunker706-209-05-09.mp3